Arrestation d’un ancien agent autrichien pour espionnage russe

Le chancelier autrichien Karl Nehammer a appelé lundi à renforcer la sécurité dans son pays après l’arrestation d’un ancien agent secret pour suspicion d’espionnage au profit de la Russie.

Nehammer a déclaré dans un communiqué qu’il était nécessaire d’évaluer et de clarifier la situation sécuritaire en Autriche, appelant à la tenue d’un Conseil de sécurité national le 9 avril prochain.

« Il est impératif d’empêcher les réseaux d’espionnage russes de menacer notre pays par l’infiltration ou l’exploitation des partis politiques ou des réseaux politiques », a-t-il ajouté, faisant référence au Parti de la liberté autrichien d’extrême droite, qui était lié à Moscou.

Vendredi, August H., ancien employé du Bureau de la sécurité nationale autrichienne et des services de renseignement, a été arrêté.

Après avoir été détenu par la police, le tribunal régional de Vienne a ordonné lundi son placement en détention provisoire en raison du « risque de complicité et de commission d’un crime », selon la porte-parole du tribunal Christina Salzborn, sans fournir de détails sur les accusations.

Lors d’un entretien avec l’Agence France-Presse à la mi-mars, H. a nié les accusations d’espionnage au profit de la Russie, affirmant qu’il avait toujours été opposé à son influence.

Selon les informations fournies par le parquet, H. fournissait systématiquement des informations aux services de renseignement russes.

Après avoir été écarté de son poste en 2017 et brièvement arrêté en 2021, il a été arrêté cette fois-ci après que les autorités britanniques ont mis la main sur des échanges écrits entre Jan Marsalek, ancien directeur de la société « Wirecard » et espion arrêté au Royaume-Uni.

Ces échanges ont révélé que H. envoyait en Russie des données provenant des téléphones de trois hauts responsables du ministère de l’Intérieur en échange d’une rémunération.

Ces appareils sont tombés à l’eau lorsqu’un bateau a chaviré lors d’une excursion sur le Danube, selon une source informée citée par l’Agence France-Presse, puis ont été réparés par un technicien de la BVT avant d’être remis à l’agent, de même qu’un ordinateur portable contenant des documents secrets a été remis à Moscou.