
Dans un procès qualifié d’unique en son genre, Ahmed Samsam, condamné à 8 ans de prison pour avoir combattu aux côtés de l’État islamique, a affirmé lors d’une audience à Copenhague ce jeudi que les services de renseignements danois l’avaient recruté comme informateur. Il a intenté un procès contre eux, mettant ainsi les services de renseignements danois et les politiciens dans une situation délicate.
Ahmed Samsam, un Danois d’origine syrienne âgé de 34 ans, prétendait travailler pour le compte des services de sécurité, de renseignement et du renseignement militaire danois en 2013 et 2014, espionnant des combattants étrangers. Son avocat, Erbil Kaya, a déclaré à l’Agence France-Presse que son client souhaite que le tribunal reconnaisse qu’il a agi en tant qu’agent pour les services de renseignements danois.
Devant un tribunal fortement sécurisé, l’avocat a ajouté que « la question est de savoir si les services de renseignements doivent être contraints de reconnaître cette collaboration. » Plusieurs enquêtes menées par des médias danois ont corroboré les déclarations de Samsam, concluant qu’il n’avait jamais rejoint l’État islamique. Cependant, les deux agences de renseignement ont refusé de divulguer si Samsam travaillait pour elles.
Avant le début du procès, l’avocat Kaya a souligné que « c’est une affaire difficile pour nous, car nous faisons face aux services de renseignement et à l’État », précisant que « c’est le premier cas de ce genre au Danemark ; nous ne savons pas ce qui est nécessaire pour prouver que vous êtes un agent de renseignement au Danemark. »
Des experts juridiques estiment que Samsam pourrait ne pas gagner le procès, car, selon la loi, les services de renseignements ne sont pas tenus de confirmer des informations classées confidentielles. Le procès devrait se conclure le 8 septembre prochain.
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