
En réponse à l’invitation du chef de l’armée soudanaise, Abdel Fattah al-Burhan, à armer les citoyens, le conseiller du chef des Forces de soutien rapide, Mohamed Hamdan Dagalo, dit « Hemetti », a critiqué vivement cette proposition.
Haron Mahmoud Medikheir, conseiller de Hemetti et partisan de Hamditi, considère que la décision de Burhan d’armer les civils pour participer au conflit a plongé le Soudan et son armée dans une impasse. Il a mis en garde en affirmant que « tout individu armé se tenant aux côtés des forces armées sera considéré comme une cible légitime par les Forces de soutien rapide ». Il a souligné que cette mobilisation nuirait aux citoyens s’ils venaient en soutien aux forces armées.
Medikheir a également affirmé que le recours de l’armée à des citoyens ordinaires exprime la déception et suggère son incapacité à défendre le Soudan, considérant cela comme une preuve claire de son effondrement et de sa perte de contrôle. Il a appelé les Soudanais à rester à l’écart de ces « manœuvres », soulignant que l’armée se cachait désormais derrière les citoyens.
Il a indiqué en outre que plus de 90% du territoire soudanais est actuellement sous le contrôle des Forces de soutien rapide, rendant ainsi les déclarations de Burhan sans valeur.
Medikheir a également laissé entendre qu’il pourrait y avoir de nouveaux développements sur le terrain dans les prochains jours, selon l’Agence de presse du monde arabe.
Il a accusé le chef de l’armée de chercher à transformer les affrontements en un conflit ethnique, qualifiant ses déclarations de « discours inutiles ».
Il a prétendu que la décision de Burhan était entre les mains des « islamistes », selon ses propres termes. Il a exprimé sa confiance dans la victoire de la guerre contre l’armée soudanaise, affirmant que les Forces de soutien rapide étaient « prêtes et déployées dans tout le Soudan, même dans le nord du Soudan, et nous ne craignons pas les menaces de Burhan ».
En réponse à une question sur l’accord entre la Coordination des forces civiles (Tajamu) et les Forces de soutien rapide, il a déclaré que « Burhan sera contraint d’accepter l’accord à terme ».
Ces déclarations interviennent après que Burhan ait récemment promis d’éliminer les Forces de soutien rapide et d’armer les civils pour participer au conflit qui a éclaté mi-avril 2023, à la suite de divergences sur les plans d’intégration des Forces de soutien rapide dans l’armée, un processus politique censé aboutir à des élections.
Le conflit a provoqué une crise humanitaire grave, entraînant la mort d’environ 10 000 personnes et le déplacement d’environ sept millions de personnes à l’intérieur du pays, selon les Nations Unies. En outre, environ 1,5 million de personnes se sont réfugiées dans les pays voisins pour échapper au conflit dévastateur.
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