
La situation humanitaire dans la bande de Gaza continue de se détériorer alors que le conflit entre dans sa 63e journée. Les avertissements persistants des Nations Unies soulignent le danger sanitaire croissant pour les habitants, en particulier dans les centres d’hébergement. Les camions d’aide peinent à traverser le seul point de passage opérationnel, celui de Rafah, et les appels se multiplient pour l’ouverture du passage d’Abu Salim afin de faciliter l’acheminement des secours.
Fabrizio Carboni, porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge, a déclaré à Al Jazeera que les chiffres actuels ne rendent pas pleinement compte de l’ampleur de la tragédie à Gaza. Il a souligné que de nombreux blessés et parents recherchent toujours désespérément des lieux pour le traitement de leurs enfants.
Dans le nord de la bande, la couverture sanitaire a pratiquement disparu. Le Dr. Ashraf al-Qudra, porte-parole du ministère de la Santé de Gaza, a informé Al Jazeera que les hôpitaux, en particulier dans le nord, ont perdu toute leur capacité d’accueil. La situation sanitaire et humanitaire dans les centres d’hébergement est qualifiée de catastrophique, avec des déplacés exposés au risque de famine et d’épidémies.
Le directeur de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a exprimé une vive inquiétude concernant le siège du complexe hospitalier Al-Awda dans le nord de Gaza. Il a insisté sur la nécessité de protéger les patients et le personnel médical qui se trouvent encore dans l’hôpital.
Martin Griffiths, le sous-secrétaire général aux affaires humanitaires des Nations Unies, a critiqué les efforts humanitaires jugés insuffisants dans la bande de Gaza. Il a souligné l’absence actuelle d’une opération véritablement « humanitaire » dans la région.
Malgré l’entrée de camions d’aide par le passage frontalier de Rafah, Griffiths a indiqué que l’opération humanitaire actuelle à Gaza n’est ni viable ni résiliente, et qu’aucun endroit sûr n’existe dans le territoire.
Les Nations Unies ont préalablement signalé que les Palestiniens sont dirigés vers le sud de Gaza, mais qu’ils ne trouvent pas de zones sûres.
L’afflux massif de personnes dans les centres d’hébergement du sud suscite des inquiétudes quant à la propagation potentielle de maladies en raison du manque de nourriture et d’eau propre.
L’agence de l’ONU pour les migrations a mis en garde contre l’ampleur du déplacement massif à Gaza et les conditions humanitaires alarmantes. Elle a souligné la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat pour fournir des denrées alimentaires, de l’eau et d’autres nécessités essentielles afin de sauver des vies et d’atténuer la souffrance des civils.
Griffiths a également indiqué qu’il observe des « signes encourageants » quant à la possibilité d’ouvrir le passage de Karam Abu Salim entre Israël et Gaza prochainement, notamment pour faciliter l’entrée des secours dans le nord de la bande. Il a ajouté que des négociations sont en cours.
En outre, Griffiths a évoqué des discussions sur la possibilité de fournir de l’aide à Gaza depuis la Jordanie et la Cisjordanie occupée, précisant que le représentant de l’ONU en Jordanie explore la possibilité de faire parvenir l’aide par voie terrestre depuis le royaume via le pont du roi Hussein jusqu’au passage de Karam Abu Salim. Avant le début de l’agression israélienne, 60% des biens entrant dans le territoire assiégé transitaient par le passage de Karam Abu Salim.
Laisser un commentaire