L’agence Moody’s a abaissé jeudi sa perspective pour l’Égypte de « stable » à « négative », soulignant les risques croissants liés au maintien de la faiblesse de la situation financière du pays, au milieu des difficultés à rééquilibrer l’économie et le taux de change.
On s’attendait à ce que la poursuite du soutien financier officiel du Fonds monétaire international renforce la capacité de l’Égypte à supporter sa dette, mais « les mesures politiques et les formes de soutien externe pourraient ne pas être suffisantes pour éviter une restructuration de la dette », en raison de la faiblesse des mesures de la dette.
Moody’s a déclaré dans un communiqué que « l’augmentation importante des paiements d’intérêts et des pressions extérieures croissantes ont compliqué le processus d’ajustement de l’économie dans son ensemble ».
L’agence s’attend à ce que le bilan de l’Égypte en matière de mise en œuvre des réformes financières aide à obtenir un soutien financier supplémentaire du Fonds monétaire international.
Moody’s a confirmé la cote de crédit de l’Égypte à « Caa1 », ce qui signifie que les engagements sont faibles et présentent un risque de crédit très élevé.
L’Égypte souffre déjà d’une augmentation des niveaux d’endettement extérieur et a été fortement touchée par la guerre dans la bande de Gaza, qui menace de perturber les réservations touristiques et les exportations de gaz naturel, ainsi que par les récentes attaques contre les navires en mer Rouge.
La dette extérieure du pays a augmenté pour atteindre près de 165 milliards de dollars, dont environ 29 milliards de dollars dus en 2024.
Le programme de prêt égyptien du Fonds monétaire international a été entravé en décembre 2022 après le refus du Caire de laisser flotter librement sa monnaie ou de faire des progrès dans la vente d’actifs de l’État.
Le Fonds a reporté le déboursement d’environ 700 millions de dollars prévu en 2023, mais a déclaré en décembre dernier qu’il était en pourparlers pour élargir le programme de trois milliards de dollars en raison des risques économiques liés à la guerre d’Israël contre Gaza.
Moody’s, l’une des principales agences de notation de crédit au monde en termes de chiffre d’affaires et de part de marché, est également la plus ancienne institution à opérer dans ce domaine. Elle possède des bureaux de représentation dans des dizaines de pays à travers le monde.
L’activité de Moody’s consiste à évaluer la « crédibilité » des parties prenantes (gouvernements, entreprises, etc.) qui cherchent à lever des fonds sur les marchés financiers en émettant des obligations.
Moody’s exprime cette évaluation par une note qu’elle publie pour guider les investisseurs et orienter leurs décisions d’investissement dans une obligation donnée. Cette cote indique le degré de qualité de l’obligation et le niveau de risque de crédit associé.
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