
Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a transmis un message exceptionnel au Conseil de sécurité au sujet du conflit israélien dans la bande de Gaza, mettant en garde contre les risques qu’il représente à l’échelle mondiale. Il a également alerté sur le fait que le système en place dans la région est sur le point de s’effondrer de manière imminente.
Dans sa lettre adressée mercredi au Conseil, Guterres a affirmé que la guerre à Gaza « pourrait aggraver les menaces existantes pour la paix et la sécurité internationales ».
Le Secrétaire général a fait usage de l’article 99 de la Charte fondatrice des Nations Unies, une disposition rarement employée, lui permettant de « porter à l’attention du Conseil de sécurité toute question qu’il estime susceptible de mettre en péril la préservation de la paix et de la sécurité internationales ».
C’est la première fois que Guterres recourt à cet article depuis son accession à la fonction en 2017, soulignant : « Nous faisons face à un danger sérieux, à savoir l’effondrement du système humanitaire. La situation se détériore rapidement, évoluant vers une catastrophe aux conséquences irréversibles pour les Palestiniens et pour la paix et la sécurité dans la région ».
Dans sa lettre aux 15 membres du Conseil, Guterres a précisé que « face aux bombardements incessants des forces israéliennes et à l’absence d’abris ou de conditions minimales de survie, je prévois un effondrement total et imminent du système en raison de circonstances désespérées, rendant toute assistance humanitaire impossible, même si elle est limitée ».
Il a ajouté : « La situation pourrait empirer avec la propagation des épidémies et l’augmentation de la pression en faveur de mouvements collectifs vers les pays voisins ».
L’armée israélienne mène une guerre dévastatrice contre la bande de Gaza, causant 16 248 décès, dont 7 112 enfants et 4 885 femmes, ainsi que 43 616 blessés.
Depuis le début du conflit, le Conseil de sécurité n’a pas réussi à adopter quatre projets de résolution visant à atténuer les souffrances à Gaza. Il a adopté mi-novembre une résolution appelant à « des cessez-le-feu et des corridors pour l’aide humanitaire ».
Guterres a indiqué dans sa lettre que l’aide humanitaire passant par le passage de Rafah n’est pas suffisante, soulignant que les Nations Unies ne peuvent pas atteindre ceux qui ont besoin d’aide à l’intérieur de Gaza.
Il a ajouté : « Les capacités des Nations Unies et de ses partenaires dans le domaine humanitaire ont été entravées par le manque de fournitures, le manque de carburant, la coupure des communications et l’aggravation de l’insécurité ».
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