
La question des migrants irréguliers demeure l’un des plus grands défis auxquels sont confrontés les différents gouvernements européens. Cette question a créé des tensions dans les relations au sein de l’Union européenne, en particulier entre les pays frontaliers tels que la Grèce et l’Italie d’une part, et les pays européens internes dotés d’économies puissantes d’autre part.
La responsabilité du traitement des demandes d’asile incombe au premier pays atteint par le demandeur d’asile, selon l’accord de Dublin régissant les affaires migratoires entre les pays de l’Union européenne. Cela a constitué un fardeau pour les pays méditerranéens européens, où arrivent en premier les embarcations de migrants. Bien que cet accord ait fait l’objet de nombreuses modifications, l’augmentation du nombre de migrants fuyant les zones de conflit en Afrique et au Moyen-Orient, en particulier, a approfondi les défis et les divisions entre les partis politiques, face à l’incapacité des politiques gouvernementales à maîtriser le flux migratoire.
Le Plan Rwanda, dans le cadre des efforts soutenus pour trouver des solutions novatrices à l’égard de la migration irrégulière en Europe, a gagné en importance ces dernières années. Cependant, ce plan n’a pas encore été concrétisé, malgré son adoption par trois gouvernements successifs au Royaume-Uni. Bien que le plan britannique ait connu des obstacles, il demeure au cœur des efforts gouvernementaux, malgré les obstacles juridiques rencontrés aux niveaux européen et britannique.
Ce plan repose sur le transfert des réfugiés vers un troisième pays « sûr » en dehors de l’Europe. Le ministère de l’Intérieur britannique a signé au moins trois accords avec le Rwanda dans une tentative intense de contourner les défis juridiques entravant sa mise en œuvre. Ces accords tentent de résoudre les préoccupations de la Cour européenne des droits de l’homme et de la Cour suprême britannique, qui ont jugé la planification du Rwanda illégale, estimant que le pays tiers n’était pas sûr, entravant ainsi sa mise en œuvre jusqu’à présent.
Un réfugié syrien arrivé en Grande-Bretagne par la Manche plus tôt cette année à bord d’une petite embarcation a exprimé une profonde inquiétude quant à la mise en œuvre du plan britannique de déportation vers le Rwanda. Le réfugié, qui a demandé à ne pas révéler son identité, a souligné que les conditions requises pour les réfugiés proposés pour être transférés au Rwanda s’appliquent pleinement à lui. Malgré le manque de clarté des critères, le ministère de l’Intérieur britannique a spécifié que la première phase ciblera les adultes non mariés arrivant dans le pays de manière périlleuse, comme à bord de petites embarcations traversant la Manche, après le 1er janvier 2022.
Il ajoute que sa vie deviendrait un enfer s’il était choisi, soulignant qu’il refuserait de se rendre sous quelque prétexte que ce soit, même si cela lui coûtait la vie. « Nous n’avons pas fui la guerre en Syrie et pris tous ces risques pour nous retrouver en Afrique », ajoute-t-il. Le jeune homme de 22 ans souffre de troubles psychologiques depuis son arrivée au Royaume-Uni, nécessitant des consultations médicales fréquentes.
Autant que la position de la cour ait constitué un soulagement pour les militants et les organisations des droits de l’homme et des réfugiés eux-mêmes, elle a contribué à ancrer l’acceptation du principe de renvoi vers un troisième pays, pourvu que les conditions de sécurité et les normes de protection énoncées dans les accords internationaux soient remplies. Cela a incité d’autres gouvernements européens à discuter du modèle rwandais comme solution au problème des réfugiés irréguliers, malgré la position de la cour.
Laisser un commentaire