
La Cour suprême en France a refusé une demande d’abandon des accusations de « complicité de crimes contre l’humanité » portées contre la société de ciment géante Lafarge et a décidé de poursuivre l’enquête.
La Cour a confirmé la décision de la Cour d’appel de Paris en date du 18 mai 2022, approuvant l’ouverture d’une enquête contre la société Lafarge pour « complicité de crimes contre l’humanité », comme le révèlent des documents obtenus par l’Agence Anadolu.
La Cour suprême a déclaré dans sa décision que l’enquête sur les accusations de « complicité de crimes contre l’humanité et financement d’une organisation terroriste » contre les dirigeants de l’entreprise se poursuivra.
Les documents de l’agence confirment que malgré la connaissance des services de renseignements et des institutions de l’État français, aucune mise en garde n’a été donnée à la société complice de crimes contre l’humanité en finançant le terrorisme, où l’État islamique a utilisé le ciment acheté auprès de Lafarge pour construire des fortifications et des tunnels.
Dans le cadre de l’enquête ouverte contre l’entreprise en juin 2017, certaines hautes directions, dont le président du conseil d’administration de Lafarge, Bruno Lafont, ont été accusées de « financement du terrorisme ».
En juin 2018, des accusations de « complicité de crimes contre l’humanité » ont été portées contre l’entreprise, mais ont été abandonnées en novembre 2019.
Les parties civiles ont repris l’affaire devant la Cour suprême, notamment l’organisation Sherpa, une ONG de lutte contre la corruption, le Centre européen pour les droits constitutionnels et les droits de l’homme, s’opposant à l’abandon des charges.
Le 7 septembre 2021, l’Agence Anadolu a publié des documents révélant la connaissance des services de renseignements français en fournissant du ciment à l’État islamique, suscitant une large répercussion dans le monde.
Le 18 octobre 2022, le ministère de la Justice américain a annoncé que Lafarge, la société française de ciment, avait plaidé coupable d’avoir fourni un soutien financier à l’État islamique en Syrie et avait accepté de payer une amende de plus de 777 millions de dollars.
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