
Le journal « Times of Israel » relaie les mises en garde de diplomates occidentaux, soulignant qu’Israël risque de se retrouver piégé dans la bande de Gaza en raison de son désir de maintenir le contrôle sécuritaire, de son refus du retour de l’Autorité palestinienne et de l’absence de propositions alternatives.
Trois diplomates occidentaux de haut niveau ont confirmé que le gouvernement israélien prépare le terrain pour une éventuelle réoccupation de Gaza par l’armée israélienne après la guerre. Ils ont souligné que le refus du Premier ministre Benjamin Netanyahu de permettre le retour de l’Autorité palestinienne et son échec à présenter des alternatives réalistes découragent la coopération des acteurs régionaux et mondiaux avec les efforts américains de reconstruction après la guerre.
Un des diplomates, parlant sous couvert d’anonymat, a déclaré : « Nous ferons tout pour empêcher la réoccupation de Gaza, mais il n’y a aucun volontaire pour assumer le gouvernement là-bas, sauf l’Autorité palestinienne que le gouvernement israélien actuel s’efforce d’affaiblir. Où cela nous mène-t-il ? »
Un autre diplomate a spéculé sur la possibilité qu’Israël change finalement de cap, comme elle l’a fait après l’occupation du Sud-Liban pendant 15 ans, où le gouvernement a retiré ses forces en 2000 face au déclin du soutien populaire à l’opération qui a coûté la vie à des centaines de soldats israéliens.
Les commentaires des diplomates occidentaux suggèrent que de nombreux pays, bien qu’ils continuent de soutenir l’opération militaire israélienne contre le Hamas, s’opposent de plus en plus aux plans de Netanyahu visant à occuper Gaza après la guerre.
Netanyahu insiste sur le maintien d’un « contrôle sécuritaire total » sur la région après la guerre pour éviter une attaque similaire à celle menée par les Brigades al-Qassam – la branche militaire du Hamas – le 7 octobre dernier, qui a tué 1200 Israéliens.
Cette perspective est partagée au sein de la direction israélienne, où plusieurs responsables militaires ont déclaré que, en plus de la création d’une zone tampon à l’intérieur de Gaza, l’armée entrera également dans la région selon les besoins pour « neutraliser les menaces ».
Certains responsables israéliens comparent secrètement la future situation qu’ils envisagent pour Gaza à la Zone B en Cisjordanie, où Israël conserve le contrôle sécuritaire sans assumer la responsabilité des services civils pour les Palestiniens.
Un diplomate a commenté en disant : « Aucune force arabe n’acceptera d’entrer à Gaza dans de telles conditions, et cet effondrement de la responsabilité est ce qui a conduit à la perte de popularité de l’Autorité palestinienne en Cisjordanie, il n’est donc pas possible de s’attendre à un retour similaire d’Abbas à Gaza. »
Pour sa part, les États-Unis ont déclaré que l’opposition à la réoccupation de Gaza et la réduction de la superficie des terres par la création d’une zone tampon font partie des « cinq principes » dans le traitement de Gaza après la guerre.
Cependant, les collaborateurs de Biden ont admis que l’armée israélienne devra maintenir une présence sécuritaire à Gaza pendant une période de transition après la guerre afin d’éviter un vide sécuritaire sur le terrain.
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