
Les relations entre Israël et la Russie connaissent un nouvel épisode marquant, accentué par la guerre à Gaza qui a éclaté quelques semaines après la signature d’un accord de coopération cinématographique entre l’ambassadeur israélien à Moscou en septembre dernier et la ministre russe de la Culture. Cette initiative avait alors suscité une réprobation officielle du département d’État américain.
Cet accord était interprété comme une affirmation de l’engagement de Tel Aviv à ne pas laisser la situation en Ukraine influencer négativement ses relations avec Moscou, signalant ainsi son refus de se plier aux pressions occidentales visant à isoler la Russie sur la scène internationale. Cette position s’ajoute à son refus de fournir des systèmes de défense à Kiev, malgré les appels répétés du président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Dix jours après le début de l’attaque surprise du Hamas contre les colonies de la bande de Gaza le 7 octobre dernier, le président russe Vladimir Poutine a appelé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour présenter ses condoléances aux victimes de l’attaque. Cette démarche, bien que tardive par rapport aux réactions immédiates des dirigeants occidentaux, a été suivie par une série de mesures russes troublantes pour Israël.
Alors que la plupart des capitales occidentales ont exprimé un soutien total à la guerre contre Gaza, Poutine a affirmé sa volonté de contribuer à résoudre la crise par des moyens pacifiques. Cependant, cette volonté a été suivie par l’utilisation par Moscou, aux côtés de Pékin, de son droit de veto au Conseil de sécurité de l’ONU contre une résolution appelant à un cessez-le-feu humanitaire à Gaza et condamnant le Hamas, sous prétexte d’un manque d’équilibre.
En réponse, la Russie a présenté un projet alternatif appelant à un cessez-le-feu immédiat et permanent. Parallèlement, le représentant russe aux Nations unies a remis en question les allégations selon lesquelles le Hamas aurait des sites dans des lieux tels que les hôpitaux et les mosquées, affirmant qu’aucune preuve n’avait été présentée jusqu’à présent. Cette démarche a été perçue comme particulièrement dérangeante, d’autant plus que le ministère russe des Affaires étrangères a accueilli une délégation du Hamas, dirigée par Moussa Abu Marzouk, malgré les protestations israéliennes.
En réaction, l’ambassadeur d’Israël aux Nations unies, Gilad Erdan, a critiqué Moscou, l’accusant d’utiliser l’attaque du 7 octobre pour détourner l’attention du monde de l’invasion de l’Ukraine. Il a qualifié la Russie de dernière nation capable d’enseigner la morale à Israël.
Les appels à un changement de politique envers Moscou se sont multipliés en Israël, mais il est peu probable que le gouvernement israélien les accepte, sachant que la fourniture d’armes à l’Ukraine pourrait conduire la Russie à équiper la Syrie et l’Iran de systèmes de défense aérienne sophistiqués, entravant ainsi la liberté de vol des avions israéliens dans l’espace aérien syrien.
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