
Les autorités russes ont écarté aujourd’hui, samedi, la journaliste télévisuelle précédente Ekaterina Dontsova de la course aux élections présidentielles prévues en mars prochain, l’empêchant ainsi de concourir contre le président Vladimir Poutine sur la base d’un programme opposé à la guerre en Ukraine. Pendant ce temps, le Parti communiste a proposé Nikolai Kharitonov comme candidat aux élections.
Les membres de la Commission électorale centrale ont unanimement rejeté la candidature de Dontsova, citant « de nombreuses violations » dans les documents qu’elle avait soumis pour se présenter.
Dontsova (40 ans) a annoncé via la plateforme Telegram son intention de contester cette décision devant la Cour suprême, la qualifiant d’injustifiée et contraire aux principes démocratiques.
Elle a souligné : « Cette décision politique nous prive de la possibilité d’avoir notre propre représentant et de faire entendre nos opinions, différentes du discours officiel agressif ».
La présidente de la commission, Ella Pamfilova, a exprimé ses condoléances à Dontsova en déclarant : « Vous êtes une femme jeune, et l’avenir vous appartient. Tout aspect négatif peut toujours être transformé en avantage. Chaque expérience reste une expérience ».
La chaîne Telegram de la campagne de Dontsova a diffusé des images et des documents, affirmant que la commission a souligné l’absence de signatures correctes.
Lors de l’annonce de son intention de se présenter le mois dernier, Dontsova a été décrite par divers commentateurs comme audacieuse, voire folle, et certains ont suggéré que sa candidature faisait partie d’un plan orchestré par le Kremlin pour créer l’illusion d’une compétition réelle.
Dontsova avait déclaré à Reuters en novembre dernier : « Toute personne sensée serait effrayée de franchir ce pas, mais la peur ne doit pas l’emporter ».
Les critiques de Poutine affirment que la décision d’empêcher Dontsova de se présenter montre qu’aucune personne ayant des opinions véritablement opposées ne sera autorisée à concourir contre lui lors des premières élections présidentielles organisées depuis le début de la guerre en Ukraine il y a 22 mois, la qualifiant de simulacre résultant d’une seule action.
En revanche, le Kremlin affirme que Poutine remportera parce qu’il bénéficie d’un soutien réel de la société, sa popularité atteignant environ 80 % dans les sondages d’opinion.
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