
L’Égypte déclare l’échec de la plus récente série de négociations sur le barrage éthiopien de la Renaissance, accusant Addis-Abeba de refuser tout compromis et affirmant son droit à protéger sa sécurité hydrique.
Dans un communiqué publié aujourd’hui, mardi, le ministère égyptien de l’Irrigation a annoncé que la quatrième et dernière réunion du processus de négociation avec l’Éthiopie et le Soudan sur le barrage de la Renaissance s’était conclue sans parvenir à des résultats. L’Égypte surveillera attentivement le processus de remplissage et d’exploitation du barrage.
Le ministère a souligné l’échec de la réunion à Addis-Abeba en raison du « maintien par l’Éthiopie des mêmes positions refusant, au fil des années, toute solution technique ou juridique intermédiaire favorable aux trois pays ». Il a ajouté que l’Éthiopie persiste dans le non-respect des accords conclus, et cela s’est traduit par le « refus éthiopien de respecter les accords conclus répondant à ses propres intérêts déclarés ». Le communiqué a conclu que l’Éthiopie semble déterminée à utiliser les négociations comme une couverture pour imposer ses propres faits sur le terrain.
Le ministère a également déclaré que, face à ces positions éthiopiennes, « les voies de négociation sont désormais fermées ». Il a souligné que l’Égypte maintient son droit, en vertu des accords et des traités internationaux, de défendre sa sécurité hydrique et nationale en cas de préjudice.
Aucun commentaire immédiat n’a été émis par l’Éthiopie ou le Soudan sur l’échec des négociations, qui ont débuté il y a environ dix ans et ont connu des périodes d’arrêt.
Les quatre dernières sessions ont eu lieu après une pause dans les négociations de plus de deux ans depuis avril 2021, suite à l’échec d’une initiative de l’Union africaine visant à rapprocher les points de vue des trois pays.
Ces réunions ont eu lieu dans le cadre d’un accord entre les deux pays situés à l’embouchure du Nil (Égypte et Soudan) et l’Éthiopie pour accélérer la conclusion d’un accord sur les règles de remplissage et d’exploitation du barrage dans un délai de 4 mois.
Le Caire et Addis-Abeba sont en désaccord en raison de la construction du barrage sur le Nil bleu. L’Égypte et le Soudan insistent sur la nécessité d’obtenir d’abord un accord contraignant avec l’Éthiopie sur le remplissage et l’exploitation du barrage, en particulier pendant les périodes de sécheresse, pour garantir le maintien du flux de leurs parts d’eau du Nil.
D’un autre côté, l’Éthiopie affirme que le barrage est essentiel pour son développement, notamment en matière de production d’électricité, et insiste sur le fait qu’elle ne vise pas à nuire à un autre pays.
En 2011, l’Éthiopie a lancé un projet d’environ 4 milliards de dollars visant à construire le plus grand barrage de production d’énergie hydraulique en Afrique. Cependant, cela a créé des tensions régionales, en particulier avec l’Égypte, qui dépend du Nil pour fournir environ 90% de ses besoins en eau pour l’irrigation et la consommation.
Le 10 septembre de l’année dernière, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a annoncé le succès de la quatrième étape de remplissage du réservoir du barrage avec de l’eau, ce que Le Caire a considéré comme « une nouvelle violation d’Addis-Abeba et un fardeau pour les négociations ».
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