
Les présidents russe, Vladimir Poutine, et ukrainien, Volodymyr Zelensky, ont récemment tenu leurs conférences de presse annuelles, dressant le bilan d’une année difficile et exposant leurs priorités pour l’année 2024.
Les discours des présidents ont mis en avant des points communs, notamment les faits sur le terrain des combats militaires, la continuation du soutien occidental à l’Ukraine, et les disparités en termes d’armement et d’effectifs entre les deux armées. Ils ont également abordé les perspectives d’évolution du conflit pour l’année à venir.
Guerre d’usure
Zelensky a abordé l’échec de l’offensive estivale en raison du manque de munitions et de la supériorité aérienne absente, des aspects constants alors que la guerre d’usure reprenait avec l’initiative qui revenait aux forces russes.
Le président ukrainien a affirmé : « Nous avons besoin de soutien, car nous manquons tout simplement de munitions », refusant d’entrer dans les détails sur les plans de son armée pour 2024, désormais orientée vers une tactique défensive.
En revanche, Poutine s’est félicité de l’amélioration des positions de ses forces « quasiment le long de toute la ligne de contact », reconnaissant la présence ukrainienne sur la rive sud du fleuve Dniepr, mais affirmant que les forces ukrainiennes subissent des pertes sous le feu de l’artillerie russe.
Poutine, dont la réélection en mars prochain semble assurée, mise sur un recul de l’aide occidentale à l’Ukraine, un point de discorde politique en Europe et aux États-Unis. Il estime que ce soutien « peut prendre fin et semble diminuer progressivement ».
De son côté, Zelensky est convaincu que l’aide continuera à arriver et que les États-Unis ne « trahiront pas » son pays. Il craint un changement de politique de Washington si Donald Trump revient au pouvoir.
Il a averti en déclarant : « Si la politique du prochain président, quelle qu’elle soit, diffère à l’égard de l’Ukraine, que ce soit plus tiède ou moins généreuse, je pense que ces signaux auront un impact très puissant sur la trajectoire de la guerre ».
Alors que la pénurie de troupes devient plus évidente sur le front, Zelensky a mentionné le plan de l’armée proposant de mobiliser « 450 000 à 500 000 soldats supplémentaires » en 2024, sans prendre position.
Pour compenser le manque de munitions, Zelensky a exprimé le souhait de produire « un million de drones l’année prochaine ».
Poutine estime qu’une nouvelle mobilisation après celle qui n’a pas été populaire en septembre 2022 n’est pas nécessaire, indiquant que la Russie a réussi à recruter 486 000 volontaires pour rejoindre l’armée en 2023, un effort qu’il prévoit de maintenir.
Il a également promis de continuer à renforcer les capacités militaires de l’armée, la Russie ayant réorienté son économie vers l’effort de guerre et étant soupçonnée d’avoir reçu d’importantes quantités de munitions de la Corée du Nord.
Poutine a déclaré que la paix ne serait possible que lorsque les objectifs de Moscou seraient atteints, à savoir « éradiquer le nazisme en Ukraine, désarmer et neutraliser ». Il a confirmé que Moscou et Kiev « étaient d’accord » sur ces critères lors des premières négociations à Istanbul au début du conflit, des pourparlers qui ont été abandonnés par la suite.
Il a déclaré : « Il existe d’autres possibilités, soit parvenir à un accord, soit résoudre le problème par la force. Et c’est ce que nous nous efforcerons de faire ».
Zelensky a réitéré son objectif de reprendre le contrôle de toutes les terres occupées par la Russie, y compris la péninsule de Crimée annexée par Moscou en 2014. Il a averti que « la stratégie ne peut pas être modifiée ».
Il a également exclu toute négociation avec Moscou, déclarant : « Aujourd’hui, ce n’est pas le moment. Je ne vois pas de demande en ce sens de la part de la Russie. Je ne le vois pas dans ses actions. Dans le discours, je ne vois que de l’impudence ».
Poutine a assuré aux Russes que « la victoire sera la nôtre ». Pour lui, la Russie a accumulé suffisamment de « marges de sécurité pour aller de l’avant ». La société russe est « fortement unie » et l’économie dispose de « réserves de force et de stabilité ».
En revanche, Zelensky a exhorté les Ukrainiens à continuer de « résister ». Il a également souligné qu’il ne savait pas si la guerre prendrait fin en 2024, affirmant « je pense que personne n’a la réponse ».
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