
Le Qatar et l’Arabie saoudite ont vivement condamné jeudi les déclarations des ministres israéliens des Finances et de la Sécurité nationale, Smotrich et Itamar Ben Gvir, concernant le déplacement des habitants de Gaza, la réoccupation du secteur et la construction de colonies. Les deux pays considèrent ces déclarations comme une violation du droit international.
Le ministère qatari des Affaires étrangères a déclaré dans un communiqué que les déclarations israéliennes sont une continuation de la politique d’occupation violant les droits du peuple palestinien, bloquant la voie vers la paix et la solution à deux États.
Le ministère qatari des Affaires étrangères a souligné que la politique de châtiment collectif et de déplacement forcé pratiquée par les autorités d’occupation envers les habitants de Gaza ne changera pas le fait que Gaza est une terre palestinienne et restera palestinienne.
De son côté, le ministère saoudien des Affaires étrangères a qualifié les déclarations des responsables israéliens d’ »extrémistes » et a souligné la nécessité d’une coopération internationale pour activer les mécanismes de responsabilisation d’Israël et pour sanctionner ses violations du droit international et humanitaire.
Les ministres israéliens Smotrich et Ben Gvir ont ouvertement appelé au déplacement des Palestiniens de Gaza. Ben Gvir a appelé lundi dernier au retour des colons dans la bande de Gaza après la fin de la guerre et au déplacement des habitants palestiniens vers des pays prêts à les accueillir en tant que réfugiés.
La radio officielle israélienne a rapporté les propos de Smotrich, affirmant que « plus de 70% du public israélien soutient une solution humanitaire pour encourager la migration volontaire des Arabes de Gaza et les intégrer dans d’autres pays ».
Il a ajouté que « la société israélienne n’acceptera pas la poursuite de cette réalité à Gaza, nous sommes tenus de repenser et de collaborer avec nos amis de la communauté internationale ».
Smotrich a prétendu qu’un million de personnes à Gaza se réveillent chaque matin avec le désir de détruire Israël, et a expliqué que le contexte serait différent s’il y avait 100 000 ou 200 000 Arabes à Gaza au lieu de deux millions.
Smotrich, leader du parti de la « sionisme religieux » d’extrême droite, est un colon en Cisjordanie et soutient les colonies. En 2005, il s’est opposé au retrait unilatéral d’Israël de Gaza et a récemment exprimé son soutien au rétablissement des colonies dans la bande.
Les déclarations des ministres ont suscité la réprobation du coordinateur de la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borrell, et ont été rejetées par l’Allemagne et la France, qualifiant ces déclarations de « non constructives et provocantes ».
Auparavant, le département d’État américain avait rejeté les déclarations de Smotrich et Ben Gvir concernant le déplacement « volontaire » des Palestiniens hors de Gaza, ce à quoi les deux ministres ont répondu en critiquant les États-Unis, qualifiant leurs déclarations de « irresponsables ». Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a également déclaré travailler sur « la migration volontaire » des habitants de Gaza, cherchant des pays prêts à les accueillir, après avoir proposé le déplacement des habitants de Gaza vers le Sinaï égyptien au début de la guerre.
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