
Douze organisations de défense des droits humains ont appelé les autorités égyptiennes à libérer « immédiatement » le militant politique Badr Mohamed, injustement condamné en janvier 2023.
Ces organisations, dont la Fédération internationale des droits de l’homme, ont déclaré que le militant avait été arrêté lors de manifestations, et qu’il avait été condamné à cinq ans de prison « après un procès manifestement inéquitable ».
Badr Mohamed avait été arrêté le 16 août 2013, à l’âge de seulement 17 ans, lors de manifestations organisées sur la place Tahrir au Caire, au cours desquelles les forces de sécurité avaient utilisé une force meurtrière illégale pour disperser les manifestants, entraînant la mort d’au moins 96 personnes, selon les organisations.
Malgré sa libération sous caution après trois mois, il a été condamné par contumace à cinq ans de prison en août 2017 pour sa participation à un rassemblement illégal et à des actes de violence lors des manifestations sur la place Tahrir. Il a été de nouveau arrêté en mai 2020, et son procès a été réexaminé pour les mêmes accusations.
Les organisations ont ajouté, dans un communiqué conjoint publié lundi dernier, que « le 12 janvier 2023, Badr Mohamed a été condamné à cinq ans de prison après un nouveau procès particulièrement injuste devant l’une des cours pénales du Caire spécialisées dans les affaires de terrorisme ».
Elles ont déclaré que Badr Mohamed avait été privé du droit à une défense adéquate et que ses avocats n’avaient pas été autorisés à interroger les témoins à charge ou à convoquer des témoins à décharge.
Pendant les audiences, Badr est resté enfermé dans une cage en verre, « où il ne pouvait ni voir, ni entendre, ni s’exprimer pleinement pendant le déroulement du procès. Il lui a également été interdit de communiquer avec ses avocats de manière individuelle tout au long de la détention préventive et du procès ».
Les organisations ont souligné que Badr Mohamed est l’un des milliers de détenus arbitraires en Égypte, soit pour avoir simplement exercé leurs droits humains, soit en raison de procédures judiciaires violant le droit à un procès équitable, ou sans aucun fondement juridique.
Ces détenus comprennent des défenseurs des droits de l’homme, des militants politiques, des membres de partis d’opposition, des syndicalistes, des travailleurs, des manifestants pacifiques, des journalistes, des avocats, des influenceurs sur les réseaux sociaux, des membres de minorités religieuses et des professionnels de la santé, selon les organisations.
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