
L’organisation Amnesty International a appelé les autorités tunisiennes à libérer « immédiatement et sans condition » le journaliste Ziad al-Hani et à abandonner toutes les charges qui lui sont reprochées, car elles découlent uniquement de son exercice des droits de l’homme. Cet appel intervient juste avant le procès de ce journaliste indépendant, aujourd’hui mercredi, détenu arbitrairement depuis le 28 décembre dernier pour avoir « diffamé » une ministre du gouvernement à travers un programme radio.
L’organisation a déclaré que les autorités tunisiennes continuent leur « ignoble mépris » pour la liberté d’expression en punissant un autre journaliste simplement pour avoir critiqué des responsables gouvernementaux. Il est extrêmement répréhensible que al-Hani soit derrière les barreaux. En cas de condamnation, il pourrait faire face à deux ans de prison en plus d’une amende pour ses simples commentaires politiques critiques.
Amnesty International a souligné qu’al-Hani fait partie des dizaines de personnes arbitrairement arrêtées et jugées depuis que le président Kaïs Saïed est arrivé au pouvoir en juillet 2021, simplement pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression.
La police a convoqué al-Hani le 28 décembre 2023, après qu’il a critiqué les performances de la ministre du Commerce à l’antenne pendant une courte période. Le même jour, le procureur de la République a ordonné sa détention en vertu de l’article 24 du décret n° 54, un « décret répressif » relatif à la lutte contre les crimes liés aux systèmes d’information et de communication, qui accorde aux autorités des pouvoirs étendus pour réprimer la liberté d’expression.
Le 1er janvier 2024, le procureur de la République a renvoyé al-Hani devant le tribunal en vertu de l’article 86 du Code des communications pour « diffamation ou dérangement de l’autre par le biais des réseaux publics de communication », une accusation passible de deux ans de prison et d’une amende. Il a également ordonné sa détention provisoire.
Al-Hani avait déjà été interrogé par la police au moins trois fois au sujet de ses déclarations. Il fait toujours face à des accusations distinctes pour des commentaires faits en janvier 2023 sur le président Saïed lors d’une émission radiophonique.
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