
Selon le site Media Part, le président de l’Union des journalistes palestiniens, Nasser Abu Bakr, a plaidé à Paris pour l’importance du travail des journalistes palestiniens dans la sensibilisation mondiale à la situation à Gaza. Il a décrit la réalité difficile qu’ils affrontent et les risques qu’ils prennent pour contourner le blocus médiatique imposé par Israël, qualifiant cette situation de véritable crime d’information à Gaza.
Au cours de sa tournée européenne visant à alerter l’opinion internationale sur la situation désastreuse des journalistes à Gaza et en Cisjordanie, Nasser Abu Bakr a souligné qu’avant le 7 octobre 2000, Gaza comptait 200 journalistes, mais aujourd’hui, il en reste presque plus aucun, avec 63 journalistes et travailleurs des médias tués, dont 56 à Gaza.
Moataz Azzayza, photographe-reporter documentant quotidiennement sur Instagram la vie difficile des civils assiégés à Gaza, a partagé qu’il est régulièrement menacé de mort et d’arrestation, recevant des appels et des messages anonymes. Les journalistes palestiniens en Cisjordanie font également face à des menaces de la part des colons et des forces de sécurité israéliennes.
Nasser Abu Bakr a souligné que malgré les multiples obstacles tels que le manque d’eau, d’électricité et une connectivité Internet extrêmement limitée, les journalistes palestiniens estiment que leur travail est essentiel pour maintenir le monde informé de la situation humanitaire à Gaza. Il a souligné que lorsqu’il les contacte, ils affirment : « Nous sommes toujours en vie. »
Face à cette double crise humanitaire et médiatique, Nasser Abu Bakr a appelé la France, qualifiée d’ »État des droits de l’homme », à faire tout en son pouvoir pour respecter et appliquer les principes des droits de l’homme en Palestine. Il a lancé un appel de détresse au peuple français, déclarant : « C’est une guerre contre les Palestiniens, contre l’humanité, contre les droits de l’homme et contre le droit international. »
Dominique Breda, président de la Fédération internationale des journalistes, a exprimé son étonnement face au prix payé par les journalistes palestiniens, déclarant n’avoir jamais vu un État tuer un si grand nombre de reporters en si peu de temps. Malgré les ordres internationaux de protéger les journalistes pendant l’exercice de leur métier, l’armée israélienne a déclaré à Reuters et à l’AFP qu’elle ne pouvait garantir la sécurité de leurs journalistes travaillant à Gaza.
Breda a commenté en disant : « Nous n’avons jamais vu un État esquiver son engagement à protéger les journalistes comme le fait actuellement Israël. » Il a ajouté : « Dans les zones de guerre, des violations contre les journalistes peuvent parfois se produire, mais à Gaza, elles sont délibérées. »
La Fédération internationale des journalistes a appelé à une enquête sur les meurtres de journalistes, condamnant les attaques « délibérément ciblées ». Reporters sans frontières a déposé une plainte auprès de la Cour pénale internationale concernant les crimes de guerre commis contre les journalistes en Palestine et en Israël.
Lors de sa visite en Cisjordanie, le procureur de la Cour pénale internationale, Karim Khan, a rencontré l’Union des journalistes palestiniens et a exhorté Israël à respecter le droit international.
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