
Le chef du Conseil souverain soudanais, Abdel Fattah al-Burhan, a insisté dimanche soir sur la nécessité d’un cessez-le-feu permanent dans le pays et sur le retrait des forces de soutien rapide de Khartoum avant toute rencontre avec leur leader, Mohamed Hamdan Dagalo (Hemetti).
Ces conditions ont été énoncées dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères soudanais en réponse à la déclaration finale du 41e sommet de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) qui s’est tenu à Djibouti et qui a discuté de la crise soudanaise.
Selon le ministère, Al-Burhan a stipulé que la tenue d’une telle rencontre nécessiterait l’approbation préalable d’un cessez-le-feu permanent et le retrait des forces « rebelles » de la capitale, avec leur regroupement en dehors de la ville.
Le ministère des Affaires étrangères soudanais a exprimé ses réserves concernant la version préliminaire de la déclaration finale du sommet de l’IGAD, tenue samedi à Djibouti, en expliquant que le projet de déclaration était parvenu tardivement.
Il a souligné qu’après réception du projet de déclaration, le Soudan avait informé le secrétariat de l’IGAD de ses observations et de ses réserves fondamentales sur le texte. La délégation de Khartoum a noté que certaines parties avaient été introduites dans le projet sans justification, en plus d’une formulation défectueuse de certains points essentiels, selon le ministère des Affaires étrangères.
Le ministère a souligné une violation explicite des principes fondamentaux du système, qui exigent des décisions unanimes des membres. Il a critiqué le fait que le secrétariat ait émis une déclaration finale sans inclure les observations et les réserves présentées par la délégation soudanaise.
Le ministère des Affaires étrangères a affirmé que le Soudan ne considérait pas cette déclaration comme représentative de la position du sommet et qu’elle n’était pas liée par celle-ci « jusqu’à ce que la présidence de l’IGAD et son secrétariat corrigent cela ». Il a souligné que la déclaration « manque de consensus et n’est donc pas considérée comme un document juridique de l’IGAD ».
Plus tôt dimanche, l’IGAD a publié la déclaration finale du sommet de Djibouti, dans laquelle elle a annoncé l’approbation d’Al-Burhan et de Hemetti pour une rencontre bilatérale, environ 7 mois après le début des affrontements entre les deux parties. La déclaration finale du sommet de l’IGAD a souligné l’engagement inconditionnel d’Al-Burhan en faveur d’un cessez-le-feu et du règlement du conflit par le dialogue politique.
Par ailleurs, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a exprimé son choc après une « attaque délibérée » ayant visé dimanche un convoi humanitaire qui lui était affilié à Khartoum, entraînant la mort de deux personnes et blessant sept autres.
Dans un communiqué, l’organisation internationale a indiqué que le convoi, portant le signe distinctif de la Croix-Rouge, devait évacuer plus de 100 civils en danger de la capitale soudanaise à Wad Madani, lorsqu’il a été attaqué dans le quartier de Shajara.
Le CICR a confirmé que l’opération d’évacuation était coordonnée avec les parties au conflit, qui avaient donné les garanties de sécurité nécessaires.
Pierre Dorbes, chef de la mission du CICR au Soudan, a déclaré : « Cette attaque est inacceptable et nous sommes consternés ».
Depuis la mi-avril 2023, l’armée soudanaise et les forces de soutien rapide sont engagées dans des affrontements armés qui ont fait plus de 12 000 morts et plus de 6 millions de déplacés et de réfugiés, selon les Nations Unies.
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