
Les médias turcs, en particulier le journal « Sabah » étroitement lié au gouvernement turc, ont annoncé que le Service de Renseignement Turc (MIT) a remis son rapport final à la Cour de Justice turque concernant l’affaire du procureur turc Suleyman Kojukaya. Celui-ci est accusé de coopération avec le service de renseignement israélien (Mossad).
Les autorités turques avaient arrêté Kojukaya et 17 autres personnes pour leur prétendue collaboration avec le Mossad. On les accuse d’avoir fourni des informations préjudiciables à la sécurité nationale turque. Ils sont également accusés d’avoir surveillé des personnalités palestiniennes présentes en Turquie en mai dernier.
Le rapport du renseignement turc, remis à la cour après la conclusion de toutes les enquêtes nécessaires, détaille l’implication directe de Kojukaya dans une collaboration avec le Mossad. Ce dernier aurait établi un réseau de renseignement composé à la fois de Turcs et d’étrangers en Turquie. Ce réseau aurait été créé pour recevoir des informations secrètes en échange d’une rétribution financière, et ce, en utilisant des méthodes de renseignement.
Le rapport mentionne également que le Mossad a exploité les relations de Kojukaya pour obtenir des données auprès d’institutions publiques, préparant ainsi des crimes tels que des assassinats, des enlèvements et des menaces contre des personnalités spécifiques en Turquie. Il confirme également l’existence d’enregistrements des accusés lors de la planification de ces crimes.
Le rapport souligne enfin que l’objectif principal de la cellule de Kojukaya était de créer une perception, tant au niveau local qu’international, selon laquelle la protection des données personnelles des étrangers en Turquie n’était pas garantie et que leur vie n’était pas en sécurité. Il a également souligné que cette situation constituait une menace pour les intérêts politiques internes et externes de l’État.
Reconnaissances et dénégations
Précédemment, Kojukaya avait avoué être lié au Mossad par l’intermédiaire d’un ancien officier militaire turc affilié au mouvement Gülen, le leader du coup d’État en Turquie en 2016. Ce dernier lui aurait demandé de surveiller des personnalités palestiniennes, iraniennes et libanaises, ainsi que de collecter des informations sur une société turque d’électricité.
Cependant, Kojukaya a depuis nié les accusations portées contre lui, ainsi que les aveux qu’il avait précédemment faits. Il a affirmé que ces aveux avaient été obtenus sous la contrainte et le choc. Il a également soutenu qu’une entreprise l’avait contacté par e-mail, demandant des informations en échange d’une somme d’argent, et qu’il n’était pas conscient de l’illégalité de cette transaction.
Dans le même contexte, la cour turque a décidé de renvoyer le dossier devant le procureur pour examiner les détails de l’affaire et a ordonné la prolongation de la détention des accusés.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a réagi en déclarant que si Israël osait assassiner des membres du mouvement de résistance islamique (Hamas) en Turquie, il en paierait le prix. Ces commentaires ont fait suite aux déclarations du chef du service de sécurité intérieure israélien (Shin Bet), qui avait évoqué des instructions du gouvernement visant à pourchasser les dirigeants du Hamas, notamment dans des pays tels que la Turquie.
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