
Le chef d’état-major de l’armée en Guinée-Bissau a annoncé aujourd’hui, vendredi, que le contrôle de la capitale, Bissau, a été rétabli après des affrontements armés entre factions au sein de l’armée.
Plus tôt dans la journée, l’Agence France-Presse a signalé des tirs nourris aux abords d’une caserne militaire à Bissau, quelques heures après l’arrestation de deux ministres.
Les tirs provenaient d’une caserne dans le quartier « Santa Luzia » au sud de la capitale, où des membres de la garde nationale de l’armée étaient retranchés, selon des sources de renseignement citées par l’agence.
Ces événements ont coïncidé avec l’absence du président Umaro Sissoco Embalo du pays, qui participe à la Conférence des Nations Unies sur le climat (COP28) à Dubaï.
Hier soir vers 22 heures (heure locale et GMT), des membres de la garde nationale ont tenté de libérer les ministres de l’Économie, Suleiman Sidi, et du Trésor public, Antonio Montero, détenus au siège de la police judiciaire à Bissau, selon des sources militaires et de renseignement.
Sidi et Montero avaient été placés en détention dans le cadre d’une enquête menée par la police judiciaire après avoir été convoqués par le pouvoir judiciaire jeudi matin. Ils ont été interrogés pendant plusieurs heures sur le retrait de 10 millions de dollars des caisses de l’État, selon des sources qui ont demandé à ne pas être nommées.
Les forces de la garde nationale ont réussi aujourd’hui à libérer les deux ministres du siège de la police judiciaire et les ont conduits vers une destination inconnue, avant de se retrancher dans une caserne du quartier Santa Luzia, selon les mêmes sources.
Après plusieurs tentatives de médiation infructueuses, les forces spéciales sont intervenues contre la garde nationale, entraînant des échanges de tirs avant le retour au calme, selon les mêmes sources.
La Guinée-Bissau a été le théâtre de plusieurs coups d’État et tentatives de coup d’État depuis son indépendance du Portugal en 1974, la dernière en date ayant eu lieu en février 2022.
Au moins 6 personnes ont été tuées lors de cette tentative infructueuse de renverser le président Umaro Sissoco Embalo, qui avait alors déclaré que la tentative était liée à la lutte du gouvernement contre le trafic de drogue et non à un plan de l’armée pour prendre le pouvoir.
L’Afrique de l’Ouest a été le théâtre de plusieurs coups d’État militaires au cours des trois dernières années, dont deux au Mali, un en Guinée et deux au Burkina Faso, ainsi qu’un au Gabon.
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