
Après des préparatifs militaires et politiques et au cœur des affrontements à Khan Younès, l’armée israélienne a lancé une opération militaire dans la région de Rafah, l’une des forteresses les plus importantes de la résistance à Gaza. L’objectif : réaliser une victoire manquée ou accomplir une image de succès qui renforcerait la position d’Israël dans les négociations sur les prisonniers.
Suite à la réponse du Mouvement de la résistance islamique (Hamas) au cadre de l’accord de Paris, conclu entre des responsables américains, israéliens, égyptiens et qataris, le président américain Joe Biden a exprimé son optimisme quant à la conclusion d’un accord d’échange, même s’il a mentionné des lacunes à combler. On lui attribue le désir d’un accord garantissant la libération des captifs et la réalisation d’un cessez-le-feu permettant l’entrée d’aides humanitaires.
Des responsables américains ont également confirmé que deux tiers des appels de Biden au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu portaient sur la question de l’échange de prisonniers, et des progrès réels ont été réalisés au cours des dernières semaines concernant le cadre d’un accord pour la libération des détenus de Gaza. Du côté israélien, aucune réponse n’a été rejetée, mais elle a été jugée excessive.
Selon les informations disponibles, une délégation du Hamas, dirigée par le dirigeant Khalil al-Hayya, a discuté avec les services de renseignement égyptiens au Caire des réponses du mouvement à l’accord-cadre de Paris. Quelques ajustements mineurs ont été apportés aux réponses et soumis à Israël pour être discutés avec les médiateurs au Caire.
La réponse du Hamas comprenait des demandes concernant l’aide humanitaire, le retour des déplacés dans le nord de Gaza, la libération de civils palestiniens et 1 500 Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes en échange de la libération de 35 civils israéliens, dont des femmes, des enfants, des personnes âgées et des malades.
Le Hamas a également insisté sur un arrêt des hostilités avant la mise en œuvre de la première phase – ce qui avait été ignoré dans l’accord-cadre -, suivi d’un cessez-le-feu complet de 45 jours dans la première phase, afin de permettre des négociations dans le calme et sans pressions sur le terrain.
Il est important de noter que le Hamas a concentré la première phase sur des demandes visant à atténuer rapidement les souffrances de la population, car il ne souhaite pas perdre sa base populaire sous le poids de la faim et du siège, et craint également de ne pas voir Israël respecter les phases deux et trois. Il a également voulu confirmer les objectifs de l’opération « Tempête de Jérusalem », incluant la demande d’arrêter les attaques des colons contre la mosquée al-Aqsa, ce qu’Israël a refusé.
La principale objection d’Israël était l’arrêt des hostilités et le retour des déplacés, ainsi que le refus que la troisième phase aboutisse à un cessez-le-feu complet et au retrait israélien total de la bande de Gaza.
Israël a également refusé de retirer ses forces dans des zones tampons aux abords des combats lors de la première phase et a cherché à réduire les demandes du Hamas concernant le nombre de prisonniers palestiniens à libérer lors de la première phase.
Ces développements interviennent dans un contexte de pressions croissantes de la part des familles des prisonniers détenus à Gaza, rejointes par d’autres groupes, ainsi que dans le cadre de divergences internes au sein du gouvernement, le chef du parti du Camp sioniste, Benny Gantz, et l’ancien chef d’état-major Gadi Eisenkot, ainsi que d’anciens Premiers ministres et des intellectuels, plaidant pour la priorité de l’échange de prisonniers sur la guerre tant qu’il est possible de la poursuivre ultérieurement. Cela intervient également dans le cadre de pressions croissantes de l’administration Biden pour atténuer les attaques contre les civils et s’engager dans un échange de prisonniers qui aboutirait à la libération des détenus et à l’élargissement de l’aide à Gaza.
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