
Au cours des dernières semaines, Washington a bombardé des sites appartenant aux Brigades du Hezbollah et au Mouvement des Noujaba en Irak.
Les forces américaines ont déclaré avoir frappé un « centre de soutien logistique pour les Unités de mobilisation populaire » au centre de Bagdad.
Ils ont également visé la région de Jarf al-Sakhr, une zone fermée et sécurisée où se concentrent les activités des factions armées, située à 60 kilomètres au sud de Bagdad.
De même, la zone frontalière d’Al-Qaim a été visée, où se trouve un passage officiel vers la Syrie, notamment vers les zones abritant des factions pro-iraniennes dans la province de Deir ez-Zor en Syrie.
Selon l’expert militaire Riad Kahwaji, les États-Unis « pourraient chercher à frapper des entrepôts d’armes (en Irak), ainsi que des zones d’où des drones décollent, et ils tenteront de localiser les entrepôts contenant des missiles ».
En Syrie, les zones où se trouvent des factions irakiennes, principalement dans la partie orientale proche de la frontière irakienne, à Deir ez-Zor et Boukamal, sont les principales cibles potentielles, selon Kahwaji.
Le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme, Rami Abdel Rahman, affirme que « Deir ez-Zor ville, le désert de Tadmor au centre de la Syrie où se trouvent des aéroports d’où décollent des drones, Boukamal et Mayadin » sont des cibles probables, soulignant qu’elles sont « les zones les plus exposées à des attaques ». « La région d’Alep pourrait être visée ultérieurement » dans le nord de la Syrie.
Abdel Rahman précise que « de nombreux camps et bases ont été évacués par des combattants pro-iraniens » dans l’est de la province de Deir ez-Zor. « Une grande partie des officiers des Gardiens de la révolution iraniens se sont retirés à Damas », a-t-il ajouté.
Dans le même temps en Irak, l’Agence France-Presse a rapporté, selon ce qu’un responsable d’une faction soutenue par l’Iran a décrit, que des mesures ont été prises pour faire face aux menaces américaines, notamment en transférant certains équipements et en évacuant certains camps vers des sites alternatifs.
Un autre responsable a déclaré que « certains commandants sur le terrain » ont déménagé en Iran, tandis que d’autres ont été déplacés vers des « sites sûrs », selon ses dires.
Malgré les menaces de représailles de Washington, les responsables américains réitèrent qu’ils ne veulent pas aboutir à une « guerre plus large » au Moyen-Orient. Téhéran a également nié toute implication dans l’attaque qui a tué trois soldats américains et en a blessé des dizaines, réaffirmant qu’elle ne cherche pas à escalader.
Les Brigades du Hezbollah irakien ont annoncé fin janvier qu’elles « suspendaient » leurs attaques contre les « forces d’occupation » américaines et ont demandé à leurs combattants de « se défendre passivement en cas d’acte américain hostile », selon leurs termes.
Le communiqué des Brigades du Hezbollah exonère l’Iran de toute responsabilité dans les attaques, affirmant que Téhéran « s’oppose à la pression et à l’escalade contre les forces d’occupation américaines en Irak et en Syrie ».
Le Mouvement des Noujaba a quant à lui publié un communiqué aujourd’hui vendredi promettant de poursuivre les attaques contre les soldats américains et a averti que « tout ciblage (américain) sera confronté à une riposte appropriée ».
Barbara Leaf, la sous-secrétaire d’État américaine aux Affaires du Moyen-Orient, a critiqué jeudi les attaques menées par les factions irakiennes, les qualifiant également d’ »attaque contre la souveraineté » de l’État irakien et d’atteinte à « son contrôle sur les armes et ses politiques de sécurité nationale et étrangère ».
Elle a affirmé que ce dossier faisait l’objet de « consultations intenses » avec les responsables irakiens. L’officielle américaine a appelé les autorités irakiennes à contenir ces groupes, déclarant « nous aimerions voir plus d’actions ».
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