
La Cour de première instance de Tunisie a prononcé une peine de trois ans de prison à l’encontre du chef du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, pour avoir reçu un financement de l’étranger pour son parti.
Il s’agit du deuxième verdict rendu à l’encontre de Ghannouchi, après qu’il ait été condamné le 15 mai 2023 à un an de prison et à une amende de mille dinars (328 dollars) pour incitation dans ce qu’on appelle l’affaire des « tyrans ».
L’affaire des « tyrans » remonte à près de deux ans, lorsqu’un membre des forces de sécurité a porté plainte contre Ghannouchi (81 ans), l’accusant d’avoir qualifié les sécuritaires de « tyrans » lors d’un discours lors des funérailles d’un des dirigeants d’Ennahdha, affirmant que le chef d’Ennahdha « ne craignait ni les tyrans ni les oppresseurs ».
Ghannouchi est jugé dans environ neuf affaires selon sa défense, et la police l’a arrêté après avoir perquisitionné sa maison le 17 avril 2023, sous le prétexte de conspiration contre la sécurité de l’État.
Après son arrestation, le tribunal de première instance de Tunis a ordonné son placement en détention dans l’affaire des déclarations qui lui sont attribuées incitant à porter atteinte à la sécurité de l’État.
Ghannouchi est l’un des principaux dirigeants du Front de salut, l’opposition opposée aux mesures exceptionnelles prises par le président Kaïs Saïed à partir du 25 juillet 2021, parmi lesquelles la dissolution du Conseil de la magistrature et du Parlement (présidé par Ghannouchi), l’émission de décrets présidentiels, l’adoption d’une nouvelle constitution par référendum, et la tenue d’élections législatives anticipées boycottées par l’opposition.
Depuis février 2023, la Tunisie connaît une vague d’arrestations qui a touché des journalistes, des activistes, des juges, des hommes d’affaires et des politiciens, notamment Ghannouchi et plusieurs dirigeants d’Ennahdha, dont Ali Larayedh, Noureddine Bhiri et Said El Fergani.
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