
L’Équateur est plongé dans le chaos depuis le 8 janvier, date à laquelle un conflit a éclaté entre le gouvernement et les trafiquants de drogue. La situation a dégénéré après l’évasion du chef de l’organisation criminelle principale du pays, Adolfo Masiás, alias « Vito », et la prise en otage de membres de la police par un gang de trafiquants de drogue. Le président Daniel Noboa a déclaré que le pays était maintenant en « état de guerre ».
Pour comprendre la situation, le magazine français L’Obs pose les cinq questions suivantes :
Qu’est-ce qui a déclenché la crise ?
La crise a éclaté après l’évasion du chef de l’organisation criminelle principale du pays, « Vito », le 7 janvier. Son évasion d’une prison hautement sécurisée à Guayaquil, dans le sud-ouest du pays, a entraîné des troubles dans plusieurs prisons, conduisant le président équatorien à déclarer l’état d’urgence le 7 janvier pour une période de 60 jours.
Quel est l’évaluation provisoire du conflit ?
Les actes de violence depuis le début de la crise ont entraîné la mort d’au moins 10 personnes. Le président équatorien estime que le nombre de membres de gangs criminels responsables de la violence dépasse les 20 000, qu’il qualifie de « terroristes ». Plusieurs gardiens de prison ont été pris en otage, avec 125 gardiens de prison et 14 employés administratifs retenus en otage dans au moins 5 prisons, selon l’administration pénitentiaire. Les écoles ont été fermées le 9 janvier dans la capitale Quito et dans tout le pays.
Quelle est la situation du trafic de drogue en Équateur ?
L’Équateur, autrefois un havre de paix, est désormais devenu le principal point d’exportation de la cocaïne produite au Pérou et en Colombie vers l’Europe et les États-Unis. Les assassinats ont augmenté de 800 % entre 2018 et 2023, avec 7 800 homicides enregistrés en 2023 et la saisie de 220 tonnes de drogue.
Comment expliquer la réponse forte du président équatorien ?
Le président actuel, Daniel Noboa, élu à 36 ans, a été élu sur la promesse de restaurer la sécurité dans le pays. La question de l’insécurité était au cœur des dernières élections présidentielles, marquées par l’assassinat d’un des candidats quelques jours avant le premier tour. Selon les analystes, le président équatorien adopte une position plus stricte que son prédécesseur, Guillermo Lasso (2021-2023), qui s’était engagé dans une confrontation avec les gangs criminels, contribuant à l’escalade de la violence dans le pays.
Comment la communauté internationale a-t-elle réagi ?
Les États-Unis, le Brésil, la Colombie, le Chili et même le Venezuela ont condamné les actes de violence. Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, s’est dit « extrêmement préoccupé par la détérioration de la situation » en Équateur, une inquiétude également exprimée par la diplomatie européenne, qui a dénoncé « l’attaque directe contre la démocratie et l’État de droit ». La France et la Russie ont conseillé à leurs ressortissants de ne pas voyager en Équateur, et le Pérou a déclaré l’état d’urgence le long de ses frontières.
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