
La Cour suprême pakistanaise a récemment levé les derniers obstacles pour l’ancien Premier ministre, Nawaz Sharif, lui permettant ainsi de se présenter pour un quatrième mandat à la présidence du gouvernement le mois prochain.
La décision de la Cour a déclaré qu’il n’était pas justifié d’exclure à vie les politiciens condamnés pour des crimes éthiques de la vie politique. Cette décision annule ainsi un jugement datant de six ans, émis par une juridiction de sept juges à Islamabad, qui interdisait à Sharif d’occuper un poste public pour le reste de sa vie.
Nawaz Sharif, qui a été Premier ministre à trois reprises, avait été démis de ses fonctions en 2017 par la Cour suprême suite à des allégations de corruption. Un an après son limogeage, la Cour avait également décrété son inéligibilité à vie pour toute fonction politique et l’avait condamné à une peine de dix ans de prison.
Après avoir purgé dix mois de prison, Sharif avait été libéré en novembre 2019 pour des raisons médicales et s’était rendu à Londres pour y recevoir un traitement. Son retour au Pakistan en octobre dernier a été marqué par des changements significatifs dans le paysage politique.
Suite à la destitution d’Imran Khan de la présidence du gouvernement, Shahbaz Sharif, le frère de Nawaz, a bénéficié du soutien de l’armée pour former un gouvernement malgré les accusations de corruption pesant sur lui. Le Parlement a ensuite adopté une loi en juin dernier facilitant le retour de Nawaz Sharif de Londres, mais excluant les membres du Parlement de la possibilité de se présenter pendant cinq ans.
Nawaz Sharif, âgé de 73 ans, continue de nier toute malversation et accuse l’armée de faciliter la victoire électorale d’Imran Khan en 2018. Les observateurs estiment qu’un accord aurait été conclu entre Sharif et les dirigeants de l’armée pour permettre son retour et potentiellement ramener son parti, la Ligue musulmane du Pakistan, au pouvoir.
Le pays se prépare maintenant pour des élections législatives prévues le 8 février prochain, en l’absence d’Imran Khan, la figure politique la plus populaire du pays, actuellement emprisonné depuis août dernier et déclaré inéligible pour les cinq prochaines années.
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