
Un ensemble de documents liés au réseau du milliardaire et homme d’affaires américain Jeffrey Epstein, qui s’est suicidé en prison en 2019 avant son procès pour des crimes sexuels, révèle l’implication de personnalités éminentes, dont des femmes présumées être ses victimes et d’autres soupçonnées de complicité. La juge américaine Loretta Preska a ordonné le mois dernier la publication de documents comprenant les noms de plus de 170 personnes, qu’elles soient partenaires, amies ou victimes d’Epstein.
Parmi ces personnes, dont les noms figurent dans des milliers de pages, on trouve des politiciens, des membres de familles royales, des hommes d’affaires, des avocats et des artistes. Ces révélations interviennent dans le cadre d’une plainte pour diffamation déposée par l’Américaine Virginia Giuffre contre Epstein, son ex-compagne Ghislaine Maxwell et fille de Robert Maxwell, magnat des médias britanniques.
Maxwell, qui détient les nationalités britannique, française et américaine et est une personnalité bien connue du monde des célébrités, a été arrêtée à New York en décembre 2021 pour trafic sexuel de mineures au nom d’Epstein. Elle a été condamnée en juin 2022 à 20 ans de prison.
Les documents révèlent les noms de plusieurs personnalités en lien avec Epstein, dont Joanna Sjoberg, une ancienne employée d’Epstein, qui a accusé le prince britannique Andrew d’agression sexuelle à trois reprises en 2001 lorsqu’elle avait 17 ans à Londres, New York et aux îles Vierges britanniques. Le prince, âgé de 62 ans et dépouillé de ses titres après l’affaire, a nié les accusations, mais a convenu d’un règlement à l’amiable de 13 millions de dollars avec elle, évitant ainsi un procès civil à New York.
Alan Dershowitz, avocat et ancien professeur de droit à l’université de Harvard, est également mentionné dans les documents comme ayant fréquenté l’île privée d’Epstein en Floride. Dershowitz, ancien avocat du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a été chargé de représenter Israël devant la Cour internationale de justice la semaine prochaine.
Les documents incluent également des allégations d’une femme désignée sous le nom de « Jane Doe No. 3 », affirmant qu’Epstein lui aurait « demandé » d’avoir des relations sexuelles avec Dershowitz à plusieurs reprises lorsqu’elle était mineure. Dershowitz a nié les allégations et a qualifié cette affaire de « fausseté » orchestrée par le mouvement #MeToo, accusant les « féministes extrémistes » de cibler Epstein et ses associés sans « condamner le Hamas » pour ses actions le 7 octobre dernier.
Laisser un commentaire